Histoire de Montpezat-en-Provence

Préface - Etymologie - Préhistoire - Période gauloise - Seigneurs et coseigneurs - Les Vintimille - L'église - La fontaineLe pont Sylvestre

La population en 1598 - La pierre aux 3 blasons - Au four et au moulin - Les armoiries - Situation géographique - Remerciements

 

Le pont Sylvestre

 

(dont la tradition le qualifie de  pont Romain)

 

Il a été détruit en 1944, peu avant la libération par une action des F.F.I.

Remplacé dans les années 50 par une passerelle en bois. Le pont actuel avec un tablier en béton a été construit en 1975 à l’occasion de la mise en eau du lac de Montpezat. Classé monument historique en 1930, construit d’une seule arche à double rouleau et en plein cintre, d’une portée de 14 mètres et large de 6,44 mètres, il était d’après Ferraud d’une belle hardiesse, qui attirait la curiosité. Il permettait le franchissement du Verdon à un endroit resserré des basses gorges et faisait la liaison de Montpezat à Baudinard.

 Datait-il de l’époque romaine ceci n’est pas certain, mais en tout état de cause à l’époque romaine il existait déjà un pont à cet endroit. Les Romains avaient besoin de moyens de communications rapides, tant pour déplacer leurs armées que pour les ravitailler et après la conquête pour administrer le pays ils construisirent  un réseau routier important.Un embranchement de la voie Aurélienne partait de Forum- Voconii (Châteauneuf, hameau de Vidauban) passait à Antéis ( Lentier ) et arrivait à Riez, d’ou elle se prolongeait jusqu’à Apt. Au  delà d’Antéis la voie montait à Ampus, se dirigeait sur Verignon descendait à Bauduen et passait à Sorpius ( Fontaine l’Evêque ) elle traversait le Verdon juste au début des barres de Baudinard après le confluent de Sorps avec le Verdon, sur un pont dont il reste encore la culée de la rive gauche. La voie se dirigeait sur Riez en montant, l’arête à pente très forte de la rive droite de la rivière, par de courts lacets taillés dans le roc.Quand à faire passer par là des chariots lourdement chargés comme le transport des colonnes du temple de Riez venant de Pennafort  près du Muy, comme l’ont écrit Garcin et Ferraud, c’est une autre paire de manches. Si les colonnes ont traversé le Verdon à cet endroit, il a fallu les monter à bras d’hommes. Il était matériellement impossible sur cette partie de la voie de faire rouler un chariot chargé ou non. Par contre un chemin venant d’Aups passant par Moissac existe encore en partie sur la commune de Baudinard, il rejoignait Riez par Montpezat en traversant le Verdon par le pont Sylvestre que la tradition qualifiait de pont romain   Si les colonnes sont venues des carrières de Pennafort, elles ont plutôt traversé le Verdon à cet endroit (comme le pense Fredo Matheron historien de Baudinard ) qui présente un passage plus accessible et plus direct pour rallier Riez. Les monnaies retrouvées dans la plaine de Vauvert, datées des 2ème et 1er siècles avant JC et 1er, 2ème, 3ème et 4ème siècles après JC, ayant été frappées dans diverses villes Françaises et régions de l’empire Romain, confirme le passage ou le cantonnement  à toutes ces époques, de personnes ou troupes en déplacement et que le passage du Verdon s’effectuait à proximité. Puis reportons nous au XVIè siècle, dans le même territoire de Vauvert, nous retrouvons des monnaies frappées dans différentes régions de France, évoquant la présence ou le passage de troupes. En regard des archives, nous constatons une corrélation avec les monnaies retrouvées.  En  1574 les calvinistes voulant rétablir leur puissance, cherchèrent à se cantonner dans diverses places. Une bande de 500 hommes commandés par le Sieur Baschi d’Estoublon dont parmi les gentilshommes qui faisaient partie de cette bande se trouvait le Baron d’Oraison. Après s’être emparée de Gréoux  et mettant à profit les intelligences qu’il entretenait dans la ville de Riez, Baschi fit appliquer des échelles contre les remparts et dans la nuit du 4 juillet pénétra dans la ville sans aucune résistance. Venant d’Aups la bande a traversé Baudinard et Montpezat à l’aller et au retour.

-                      En février 1585 des troublent apparaissent dans la Provence. Devins, neveu du comte de Carcès, avait été proclamé généralissime des ligueurs de la Provence. Il s’était emparé de Saint Paul les Durance et de Puimoisson , son autorité était reconnue dans Riez et en 1586, il voulut frapper un grand coup, ses troupes quittaient Aups, traversèrent Montpezat par le pont Silvestre pour assiéger le Baron d’Allemagne dans son propre château, espérant triompher de ce seigneur qui s’était fait reconnaître comme le chef des églises réformées de la Provence, c’est à dire du parti Calviniste. Mais le Duc de Lesdiguières (1543/1626 chef de la noblesse et des églises réformées du Dauphiné)  parent par sa mère du fougueux Baron d’Allemagne, accourt à son secours, et taille en pièces l’armée de Devins. Cette bataille sanglante fut livrée le 5 septembre 1586 à Allemagne, dans la plaine de Puberclaire.

-                      En 1588 lettres patentes du roi Henri de commission de Capitaine d’une compagnie de 200 hommes de guerre en faveur de François de Vintimille.

-                      En 1591 La Valette et Lesdiguières venant d’assiéger Solliers retournent dans les Alpes par Lorgues, Aups, Baudinard, Montpezat  et Riez.

-                      En 1629 lettres patentes de provision de 100 hommes de guerre en faveur de François de Vintimille.

-                      Le 11 aout 1640 le gouverneur commande aux Consuls de Montpezat de loger 2 compagnies de gendarmes du régiment de la couronne dirigées par le Sieur de la Vallade commandant les dites compagnies

Le 23 juin 1641, le conseil de la communauté assemblé aux formes ordinaires pour demander le payement de ces contributions et fournitures payées par la communauté.

-                      En juillet 1707 lors du siège de Toulon, invasion du Duc de Savoie Victor-Amédée, une partie de sa troupe traverse Riez, Montpezat et Baudinard.

-                      Le 6 juillet 1749 le conseil général de l’imposition se réunit à Montpezat, à la requête de Denis Ferre et Antoine Serre consuls modernes de la communauté, pour demander le payement des contributions et fournitures pour le logement de la garnison de soldats à Montpezat, l’année précédente en 1748.

D’après les cartes de Cassini dont les relevés ont été effectués de 1756 à 1789, montrent une voie  venant d’Aups, Moissac, Baudinard, passant le Verdon par le pont Sylvestre puis près de Vauvert. Cette voie se dirigeait vers le plateau par une montée directe, passait à droite de Belle, puis traversait Montagnac pour se rendre à Riez. Ces passages  de troupes  par Vauvert  ou une concentration de monnaies a été retrouvé incite  à penser qu’il y a eu à Vauvert un relai d’étape ou qu’il fut un lieu de cantonnement au fil des siècles, tant à l’époque romaine qu’aux XVIè , XVIIè et XVIIIè siècles.

 

 

 

 

         

Histoire de Montpezat-en-Provence par René Caussignac