Histoire de Montpezat-en-Provence
Préface
- Etymologie -Préhistoire - Période gauloise - Seigneurs et
coseigneurs - Les Vintimille
- L'église - La fontaine – Le pont Sylvestre |
La population en
1598 - La pierre aux 3
blasons - Au four et au
moulin - Les armoiries
- Situation
géographique - Remerciements
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L'église |
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Elle possède une nef,
remaniée au XIXème siècle, ouvrant sur un chevet plat, et un bas coté
constitué en deux chapelles voûtées d'ogives à nervures à quatre quartiers,
retombantes sur des culots ouvragés ornés d'angelots, très mutilés. Lors de l'inventaire
réalisé en 1996, nous avons retrouvé la facture de la statue de la Vierge
datée du 23 mars 1859. C'est dans cette dernière chapelle, qu'en 1998, à l'occasion
de travaux, nous avons découvert une fresque datant du XVème siècle,
endommagée certes, mais très intéressante, elle représente les 7 péchés
capitaux.
On
peut lire, sur les portes, un texte en provençal de Frédéric Mistral : Campano, vouis de dieu Cloche voix de dieu Curés
et vicaires ayant officié à Montpezat : 1670-1681 Bourillon Jacques 1681-1785 Vassal Pierre-Antoine (Enterré dans
la nef à l'âge de 45 ans.) 1745-1790 Aicard Pierre 1790-.... Farge D.-E. 1835-.... Maubert Lazare 1892-1894
Gustave Jean Les sépultures Du Vème au XIème siècle, l'église n'était pas seulement un sanctuaire destiné au culte, toute la vie civile venait y affluer, quand il n'y avait pas d'autre organisation rurale que la paroisse. Près de
l'autel se faisaient les affranchissements ; sous l'atrium se rédigeaient les
actes, les échanges, les donations, les ventes. On ne
sera pas surpris, si le lieu saint paraissait particulièrement désigné pour
les sépultures. Beaucoup de gens tenaient à être ensevelis dans l'église
même, dans l'espérance de s'assurer la protection du saint à qui elle était
dédiée. Depuis longtemps cette pratique était mal vue des autorités
ecclésiastiques. Elles répugnaient à donner la sépulture près de l'autel où
se célébraient les saints mystères, à des hommes qui peut être n'avaient pas
été admis parmi les élus du ciel. Si l'église désapprouvait
l'inhumation à l'intérieur de l'édifice sacré, par contre, elle recommandait
d'enterrer les défunts dans le terrain attenant à l'église. Ce lieu de repos
consacré par une bénédiction spéciale, était une annexe normale, presque un
prolongement de l'église. A Montpezat, le cimetière est
attenant à l'église depuis le XVIIème siècle, peut être antérieurement. Les morts
étaient enterrés à leur dernière volonté ou celle de leur famille soit dans
le cimetière, soit, à l'intérieur de l'église. Il est probable qu'aux
périodes d'épidémies de peste, des morts furent ensevelis hors du cimetière,
au début des années 1990, à l'occasion des travaux de mise en place de
l'arrosage automatique, des ossements ont été découverts, aux alentours de
l'église et du cimetière. En 895, le concile de Tibur décida
qu'à l'avenir, aucun laïque ne serait enseveli dans le temple ; "seuls
les prêtres qu'avaient laissé une sainte réputation y pourraient
reposer". (MAUSI TI, p 132). Malgré ces protestations, on
continuera à ensevelir dans les églises, des morts sans distinction. En 1998
au cours des travaux réalisés dans notre église, et précisément à l'occasion
de la réfection du carrelage de la nef, du cœur, et des deux chapelles, il a
été mis à jour des ossements sous l'ancien carrelage. Il est
d'ailleurs regrettable qu'au moment précis de cette découverte, les autorités
municipales n'aient pas été averties et que ces ossements aient fait l'objet
d'un bennage parmi des gravats, sans aucune règle de respect et qu'ils se
soient retrouvés sur un chemin afin de le réempierrer. C'est à ma demande
qu'ils ont été récupérés et mis en fosse d'attente au cimetière de Montagnac.
C'est
ainsi qu'à Montpezat, ont été enterrés : Dans la chapelle St-Antoine,
(aujourd'hui dédiée à Marie), chapelle ouest : 1673 - Jean Comte de Vintimille à l'age de 78ans. 1674 - Jean Baptiste de Mercadier à l'age de 78ans. 1675 - Francoise d'Arnaud. 1681 - Madame de Mercadier. 1691 - Charles de Vintimille. 1698 - Marie de Vintimille. 1698 - Joseph de Vintimille. 1708 - Anne de Mercadier. C'est dans cette chapelle qu'ont été découvertes
les fresques. La famille de Vintimille l'avait choisie comme
dernière demeure. Dans la chapelle Ste Anne,
(aujourd'hui dédiée à St Julien), chapelle est : 1701 - Sauveur Gelin. 1701 - Elisabeth Gelin. 1701 - J. Baptiste Nostolat, 8 mois. 1701 - Françoise Bourges, 5 mois. 1702 - Anne Bœuf, 7 mois. 1702 - Elisabeth Piston, 3 mois. 1703 - Joseph Auguier, 3 mois. 1704 - André Bourges. 1704 - Pierre Bourges. 1705 - Marie Auguier, 4 ans. 1705 - Hélène Bourges 4 ans 1705 - Esprit Exguier, 13 ans. 1705 - Honoré Ferre, 6 ans. 1705 - Marie Ferre, 1 ans. 1705 - Martin Mandin, 20 jours. 1708 - Magdeleine Mandin, 22 mois. 1709 - Marguerite Bœuf, 2 ans. 1709 - Gabriel Foucou, 6 ans. 1709 - Rose Exguier, 14 mois. 1710 - Claire Besse, 18 ans. 1711 - Magdeleine Bœuf, 20 ans. 1724 - Louis Aillaud, 7 ans. Manifestement, cette chapelle était réservée à
l'inhumation des enfants. Dans la Nef : Sur
la porte du cimetière on peut lire ce texte, signé "Charlun" : Aqui lou viage se
termino :
Ici le voyage s'achève : Les travaux "Le 19 décembre 1751 le conseil de la communauté du lieu de Montpezat a été assemblé aux formes ordinaires par devant Pierre Paul Escudier Lieutenant de juge, à la requête de Denis Ferre, et, Antoine Ferre, 1ers consuls de la communauté ont été présents François Foucou, Jean Sape, Jean Michel Chaud, François Ferre, Jacques Foucou, Joseph Sape , Jean Pierre Bourges." C'est au cours de ce conseil qu'a été
décidé : "de faire des travaux convenables à l'église qui se trouve dans
un mauvais état, le contrat de bail sera passé à celui qui en fera la
meilleure condition. Les réparations méritent en ce qui concerne le corps de
l'église et la chapelle Ste-Anne sera enduite en dedans où il sera
nécessaire, de mortier constitué de chaux et de sable du Verdon, et ensuite
le tout sera blanchi avec du plâtre blanc. S'il manque des tuiles la
communauté les fournira et tous les autres matériaux seront fournis par le
libérateur, même les moellons nécessaire pour le plain pied du corps de
l'église et de la chapelle Ste Anne".
"Le conseil donne pouvoir aux 1ers consuls de faire payer aux
pauvres du lieu les quarante livres de la taxe de capitation, conformément à
la lettre de Monseigneur l'Intendant."
"Sont nommés taxateurs : Marc Aillaud, ménager, et François
Foucou. Pour
les travaux il sera procédé à trois enchères de huitaine, huitaine et
huitaine. Après
le contrat de bail sera passé à celui qui fera la meilleure condition."
"La première enchère du 19 décembre 1751 a été prononcé par
l'organe de Joseph Jean, valet de ville , par tous les lieux et carrefours
accoutumés du lieu. Se sont
présentés honnêtes et clairs: - Constant, maçon d'Artignosc et a offert de
faire les travaux pour la somme de 150 livres, 1/3 payable le jour de
passation, 1/3 le travail moitié fait et le dernier tiers le travail fait et
accepté, promettant avoir fini le mois d'août prochain. -
Gaspard et Grégoire Poitevin, maçons de Montagnac ont offert la somme
de 145 livres pour la réalisation des travaux."
"Deuxième enchère le 26 décembre 1751, personne ne s'étant
présenté, elle est renvoyée à la troisième et dernière enchère."
"Troisième enchère le 2 janvier 1752, s'est présenté Monsieur
Chaspoul, maçon de Montagnac. Le prix a été délivré au dit Chaspoul comme plus
offrant et dernier enchérisseur pour la somme de 135 livres payables
conformément aux offres précédentes. Le dit Chaspoul a signé avec Denis Ferre consul et
nous greffier, le dit Antoine Ferre autre consul, et le dit Joseph Jean valet
de ville." Les 100 coups de Midi Aujourd’hui
vendredi 14 septembre 2001, le glas a sonné à Montpezat, ce matin, le ciel
est couvert et menaçant, depuis 8 heures il pleut. triste journée direz-vous
? et bien non, c’est au contraire un grand bonheur. Pas une
goutte d’eau n’est tombée depuis le 27 juillet, c’est vous dire que cette eau
est la bien venue, la nature va reprendre des couleurs, malgré l’automne si
proche. J’ai
préparé mon repas, et m’apprête à passer à table, installé devant la télé, il
est 11h55 ; à cet instant, « Edition spéciale » s’inscrit sur l’écran, le
présentateur annonce, que toute l’Europe et toutes les villes de France, vont
observer 3 minutes de silence, et qu’au même moment le glas résonnera dans
les clochers des églises, en la mémoire des victimes des attentats sur les
villes de New York et Washington. J’abandonne
tout et je me précipite à l’église, elle est encore ouverte, Manuel y
travaille sur la fresque. Je lui explique les faits, il éteint son poste de
radio, pour lui aussi observer un instant de silence. Et je
fait égrener 100 coups sur la vieille cloche. En ce
geste j’ai voulu au nom de tous les miens et tous les présents ce jour à
Montpezat, rendre hommage à tous les morts de cette tragédie, et manifester
contre l’horreur des actes terroristes. Le ciel aussi y avait mis du sien, Il avait versé quelques larmes le matin. |
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Histoire de
Montpezat-en-Provence par René Caussignac |
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